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Les bravades, un temps fort ancré dans les traditions de la Provence
La bravade est une fête patronale ou fête votive, organisée par un village en hommage à son Saint patron. Elle est pour la ville l’expression d’une certaine volonté de préservation de son identité.
C’est aussi pour quelques jours une "fraternité" retrouvé entre gens de tous âges, toutes conditions, toutes opinions. C’est pour nombre de jeunes chassés de leur ville par la spéculation immobilière ou simplement partis par choix de vie, l’occasion de redevenir citoyen de la « cité mère » et de retrouver sa famille, ses amis, ses connaissances.
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Les participants sont « costumés » ou « habillés » avec beaucoup de soins et de détails. Ainsi, les foulards doivent être noués selon une configuration précise, sous robes et jupes de ces dames se trouvent les jupons de coton blanc, mais aussi les chaussettes montantes tricotées à la main.
Toutes ces tenues demandent des heures de minuties et d’investissement pour un défilé de quelques heures… Nous sommes bien loin des podiums de mode, mais le travail en rivalise d’expertise néanmoins.
Pour les dames, nous avons "la bastidane", littéralement l’habitante de la bastide, qui reflète la classe bourgeoise. Puis, "l’artisane", la femme du commerçant et enfin "la paysanne", qui travaille au champ, avec son traditionnel chapeau.
Pour les messieurs, la bravade étant étroitement liée à une parade militaire, nous avons les mousquetaires, les marins avec aussi les officiers et les costumes provençaux traditionnels.
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Dans le Golfe de Saint-Tropez, ce n’est pas moins de quatre bravades qui sont célébrées à la belle saison.
Le village de La Garde-Freinet ouvre la saison avec la Bravade de la Saint-Clément les 4 et 5 mai.
Du 10 au 12 mai, c’est Cogolin qui honore Saint-Maur.
Les 14 et 15 mai (dates fixes), Sainte-Maxime rend hommage à sa Sainte Patronne.
Et enfin, du 16 au 18 mai (dates fixes), c’est le village de Saint-Tropez qui célèbre Torpez, un des plus célèbres Saint de la région.
Avec ces fêtes populaires, c’est plus de 450 ans d’histoire et de traditions provençales que les habitants célèbrent.
Elles nous rappellent les nombreuses victoires contre les attaques des pirates sur la côte méditerranéenne, mais aussi depuis l’intérieur des terres. Avant de partir au combat, on faisait appel au saint patron de la ville pour protéger les siens et nous apporter la victoire contre l’ennemi.
Pour la petite histoire :
En 68 après JC, Torpez (habitant de Pise en Italie) refusa publiquement de renier sa foi chrétienne devant Néron. Néron le fit décapiter. Son corps fut ensuite placé dans une barque avec un coq et un chien pour symboliser l'irrespect qui avait été montré à l'empereur. La barque a ensuite été poussée dans la rivière Arno.
Elle fut emportée par les courants jusqu'aux rives de Saint-Tropez.
Torpez donna son nom à la célèbre cité, le coq s’envola dans un champ de lin, vers Cogolin et la légende fit le reste…
À la fin du XVe siècle, la ville de Saint-Tropez est reconstruite, fortifiée et repeuplée. Le rôle des nouveaux habitants de Saint-Tropez était de défendre la ville et ses environs. Ils portaient également leurs armes pour célébrer la fête du Saint, qui avait lieu le 17 mai dans la chapelle Saint-Anne, située "hors les murs". La tradition d'honorer le Saint par les armes s'est perpétuée jusqu'à nos jours après la suppression de ces privilèges.
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La bravade de Saint-Tropez a lieu les 16, 17 et 18 mai, trois jours durant lesquels le Saint est honoré, le Corps de bravade se réunit, les armes sont bénies, des messes spéciales ont lieu et plusieurs bravades ont lieu. Pendant les démonstrations, la foule se presse pour admirer les costumes et assister aux défilés au son entrainant des fifres et tambours. Les tromblons et fusils retentissent en l’honneur du Saint.