Exposition de Christoff Baron

Exposition de peinture sur bois, écoute d'histoires thématique, livres, cartes postale, etc... Je travaille depuis une vingtaine d’années avec des galeries à travers le monde, mais j’expose de plus en plus dans des églises et cathédrales. J’oriente résolument mes explorations vers l’art sacré. Ce genre est tombé en désuétude au vingtième siècle suite au rejet de la spiritualité chrétienne en occident. Il reste pourtant prisé par nombre de collectionneurs et les musées consacrent régulièrement des expositions dédiées à l’iconographie, aux vitraux et à l’enluminure. Je me suis intéressé à l’art sacré pour des raisons esthétiques et spirituelles. Ses qualités plastiques ne cessent de m’émouvoir. Je pense que le neuvième art, la bande dessinée, s’en est directement inspiré. La ligne claire et les aplats colorés de la fameuse école belge menée par Hergé, ne sont rien d’autre à mon sens que les soudures au plomb et les verres bigarrés du vitrail.

Les techniques développées dans mon œuvre ont pour objectif de revisiter l’iconographie en explorant le langage du vitrail. Le support bois est industriel, planches de palette ou madriers d’échafaudage. Ces planches d’usage, nullement destinées à l’ornementation, portent les stigmates de notre société de consommation. Si les palettes véhiculent tous nos objets et nourritures, le madrier sert à bâtir le bien suprême, la maison. Ces bois grossièrement taillés, manipulés sans égards, sont les plus déconsidérés.

Ils jonchent les fossés et trottoirs, y pourrissent souvent dans l’attente du rebut. Je conserve l’essentiel des traces laissées par les maçons et magasiniers. Je ponce partiellement le bois richement patiné pour retrouver la couleur du pin, proche de celle de la peau. Les vêtements des personnages reprennent l’écriture des vitraux, couleurs et cordeaux de plomb. L’usage de vernis colorés permet une transparence qui évoque le vitrail. Outre la magnificence du style, l’art sacré porte, à l’instar de la bande dessinée, une narration. Il illustre le Livre, raconte aux illettrés un texte auxquels ils n’ont pas accès. Si l’éducation permet aujourd’hui à chacun de déchiffrer les mots, la coupure de l’occident avec la spiritualité chrétienne et surtout la figure politique du Christ a fragilisé l’assise cognitive, culturelle et sociale de nos pays, comme le rappelle chaque élection.

"Le modèle du Christ m’inspire : il était brillant, sensible, généreux et rebelle."