Lumières intérieurs
Histoires de monuments…
Le caractère des églises paroissiales Sous l'Ancien régime et encore aujourd'hui, l'église paroissiale est le symbole de nos villages : le lieu où l'on est né, où l'on vit et auquel on est viscéralement attaché. Son saint patron est honoré lors des bravades, fêtes religieuses et pseudo militaires, caractéristiques de la Provence orientale. Ces fêtes patronales hautes en couleur, en musique et en coups de tromblons, ont lieu au mois de mai à Cogolin, La Garde-Freinet, Sainte-Maxime et Saint-Tropez. Mais à tout seigneur tout honneur, il faut visiter Saint-Michel de Grimaud, la plus ancienne église paroissiale du Golfe de Saint-Tropez. C'est un petit chef-d'oeuvre du second âge roman provençal, daté de la fin du XIIe-début XIIIe siècle. Elle a été bâtie dans du granite extrait des carrières locales, ce qui lui donne une belle couleur changeante au soleil. Cette église a subi très peu de modifications : on lui a adjoint un majestueux clocher-tour au XVIe s. et l'absidiole nord a été modifiée pour la sacristie. A Cogolin, la nef de l'église Saint- Etienne et Saint-Sauveur date du XVe siècle. Le collatéral nord a été construit travée après travée, au gré des ressources financières de la communauté tout au long du XVIe siècle. L'église Saint-Laurent de Gassin et son clocher, édifiés à la fin du XVIe siècle, ont un air conquérant car ils dominent le paysage et permettent au regard d'embrasser le Golfe de Saint-Tropez et le massif de Maures. Celle de Ramatuelle, dédiée à la Vierge Marie, a été bâtie à la même époque contre le rempart de la ville pour faire l'économie d'un mur et son clocher résulte de l'aménagement d'une tour de guet du XIVe siècle. Pour la petite histoire, au Moyen Age elle s'appelait Notre-Dame du Pin et se situait à l'emplacement de la mairie. Pendant les Guerres de religion, à la fin du XVIe siècle, par peur de voir leur village pilonné par l'artillerie ennemie installée dans leur église surplombant le village, les Ramatuellois la démontèrent pour l'installer à l'emplacement actuel.
A la fin du XVIIIe siècle, l'accroissement de la population a occasionné l'édification de nouvelles églises paroissiales à la Garde-Freinet, au Plan de la Tour, à Sainte-Maxime et à Saint-Tropez. Cette dernière, datée du début du XVIe siècle, était devenue trop exiguë, insalubre et en si mauvais état qu'elle menaçait de s'effondrer sur les fidèles. Les édiles tropéziens conscients du danger, commandèrent une expertise et obtinrent de l'évêque l'autorisation de rebâtir un nouvel édifice plus sûr et plus grand. Mais, le prieur-curé obligé de payer, comme le voulait la coutume, le tiers des dépenses, déploya beaucoup d'ingéniosité pour empêcher les travaux par des contre-expertises et de nombreux recours juridiques. Finalement, l'église de Saint-Tropez fut achevée et elle demeure un merveilleux exemple du style baroque provençal. Le XIXe siècle a vu la création et le développement du village de la Mole dans la plaine, sur la route royale. Son église, dont la façade restaurée a pris des couleurs d'Italie, date du Second Empire.
